BACTERIOSE DU MANGUIER : FORMER LES FORMATEURS POUR UNE MEILLEURE RESTITUTION AUX PRODUCTEURS DE MANGUES
Le Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes (CNS-FL), à travers le laboratoire de bactériologie de l’INERA et sous la coupe du Programme de Productivité en Afrique de l’Ouest (PPAAO), a organisé, du 11 au 12 juin dernier à Léo dans la Sissili, une session de formation au profit de 25 formateurs composés d’agents d’agricultures & de producteurs de mangues de la province. C’était sous la présidence du Directeur Provincial de l’Agriculture, de Ressources Hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité Alimentaire (DPARHASA), monsieur Kientga Philippe.
La mangue grâce à son potentiel économique et son caractère fédérateur occupe une place importante dans les spéculations fruitières à l’exportation dans les pays de la sous-région. En 2010, l’Afrique de l’Ouest offrait un potentiel de production de près de 810.000 t de mangues fraîches avec un potentiel d’exportation de 225.000 tonnes sur l’Union Européenne.
Au Burkina Faso, la production fruitière est dominée par la mangue qui occupe 58% des vergers et 56% de la production nationale. Cette spéculation occupe une place importante dans l’économie nationale et constitue une source de diversification des revenus des acteurs du monde rural. Le volume annuel des productions de mangue est estimé à plus de 160 000 tonnes. Elle présente beaucoup d’intérêts comme source de revenus additionnels pour un grand nombre de ménages.
Cependant, bien qu’en progression constante, le commerce international de la mangue ne représente que seulement 3% des volumes produits.
Les acteurs mondiaux du domaine doivent faire face à de nombreuses contraintes parmi lesquelles on peut citer la bactériose du manguier ou la maladie des tâches noires, l’anthracnose et les mouches des fruits, pour ne citer que celles-là et contre lesquelles les moyens de lutte pour l’instant restent limités. Cela a pour corollaires de grands préjudices économiques (mangues piquées enfouies, brûlées, saisies aux frontières de l’Europe, cargaison non distribuées…).
Au Burkina Faso, dans les principales régions productrices de mangue, toutes les variétés rencontrées sont attaquées par la bactériose ou maladie des taches noires.
C’est ainsi que des prospections ont été fait sur la reconnaissance et la collection des échantillons en 2013 et 2014 dans les zones de production de la mangue. Elles ont fait état du fait que les producteurs connaissent très mal les maladies du manguier notamment la bactériose. Cette ignorance contribue à des pertes très importantes de leurs productions. C’est pourquoi, le Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes (CNS-FL), à travers le laboratoire de bactériologie de l’INERA, sous la coupe du Programme de Productivité en Afrique de l’Ouest, PPAAO, a décidé d’agir, d’où l’organisation de cette session de formation au profit de 25 formateurs composés d’agents d’agricultures & de producteurs de mangues de Léo dans la province de la Sissili. Elle est le début de toute une série de formations qui interviendront dans d’autres localités à forte production de mangue.
Cette session a permis aux formateurs d’acquérir des connaissances sur la reconnaissance de la bactériose ou maladie des taches noires du manguier, les moyens de lutte contre cette maladie, la protection phytosanitaire du manguier (application des pesticides et molécules biologiques, utilisation des variétés résistantes contre la bactériose manguier etc.) et les bonnes pratiques agricoles (choix des plants depuis la pépinière, entretien du verger, calendrier des traitements, usage sécurisé des pesticides etc.).
Rappelons que la Bactériose du manguier ou maladie des tâches noires du manguier a été identifiée pour la première fois en Afrique de l’Ouest (Ghana, Burkina Faso, Mali, Côte-d’Ivoire et Benin). Causée par une bactérie appelée Xanthomonas Citri pv mangiferaeindicae, cette maladie se manifeste par des tâches noires anguleuses en relief, des destructions du bourgeon apical sur les feuilles, des cratères et des chancres sur les rameaux, des chancres avec écoulement gommeux sur la tige ainsi que des tâches noires étoilées sur le fruit.
Et pour mieux cerner les différents modules qui leur ont été enseignés, les participants ont pu s’imprégner de la réalité du terrain à travers une visite dans un verger témoins à quelques encablures de Léo. Ces deux jours de formations devront leur permettre de former à leurs tours les producteurs de mangue de la localité à travers 12 séances de restitutions pour 40 producteurs par session, soit un total de 480 producteurs de mangue de la Sissili.
Les producteurs ainsi formés verront par cette occasion, leurs capacités renforcées en matière de lutte contre les maladies du manguier en général et la bactériose en particulier./.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 22 autres membres